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Dysmorphopobie, hyperphagie, Hashimoto… quand le corps et la tête déconnent

Dysmorphopobie-hyperphagie-hashimotoJe me suis rendue compte que même si je vous ai parlé du fait que j’avais une thyroïdite de Hashimoto, vous expliquant qu’elle était cette maladie, je n’avais pas vraiment évoqué la façon dont elle se manifeste chez moi et comment je le vis au quotidien. Voici donc mon témoignage sur d’autres troubles que sont :  Dysmorphopobie, hyperphagie et hashimoto.

Au départ c’est vraiment la prise de poids qui m’a interpellé. Cumulé à ça il y avait aussi une fatigue intense, l’envie permanente de dormir, une sensation de vertige de plus en plus présente. Sans parler des pertes de mémoire et des maux de ventre, pour ne citer que ça. 

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit retour en arrière s’impose.

Reprenons tout depuis le début. 

J’ai toujours été “obsédée” par mon poids. Cela remonte à de très nombreuses années. Vers 20 ans, j’étais extrêmement fine, un poids plume autour des 44-45 kilos.
Une nutritionniste m’avait dit que je faisais une sorte d’anorexie mentale. Je n’ai jamais compris ce diagnostique car je mangeais à ma faim, de tout, je ne me privais absolument pas. Pizzas, glaces, brioches, burgers …
Rien n’était exclu de mon alimentation. Je ne me faisais pas vomir, et je ne ressentais aucune frustration. À côté de ça, je faisais beaucoup de sport, environ 6h d’aquagym par semaine. Forcément ça aide à garder la ligne.

Dysmorphopobie-hyperphagie-hashimoto

Petit à petit j’ai pris quelques kilos qui m’ont fait passer de maigre à mince. Pour autant je n’aimais pas mon corps. La dysmorphopobie est un souci récurent chez moi.
La dysmorphophobie c’est le fait de ne pas se voir tel que l’on est. C’est une préoccupation ou une obsession excessive concernant un défaut dans l’apparence. Ça a le don de pourrir la vie.

En plus de ça, je faisais régulièrement (cela m’arrive encore un peu aujourd’hui) des crises d’hyperphagie. Un trouble alimentaire qui se rapproche de la boulimie.
Cela consiste en une prise très importante d’aliments sur une courte période de temps avec ensuite une énorme culpabilité et de l’écoeurement.
Pendant ces crises, tout y passe. Je peux manger du sucré puis du salé, les deux en même temps, des aliments que j’adore ou que je n’apprécie pas forcément, des plats sans même prendre le temps de les réchauffer …
Bref c’est compulsif, cela ne se maîtrise pas, on mange jusqu’à avoir des maux d’estomac ou la nausée. 

Dysmorphopobie-hyperphagie-hashimoto

J’en fais beaucoup moins aujourd’hui mais je peux avoir des rechutes, heureusement elles sont souvent moins intenses et/ou moins longues.

Il y a 3 ans maintenant, j’ai subi des interventions chirurgicales, j’ai arrêté le sport à ce moment là et forcément des kilos supplémentaires sont apparus. Même si cela me dérangeait beaucoup, il n’y avait rien d’alarmant. On revoyant les photos, je me rends compte que ce n’était pas aussi disgracieux que ce que mon cerveau me faisait croire à cette époque.

Mais depuis plusieurs mois, peut importe ce que je mange ou l’activité physique que je fais, le poids ne cesse d’augmenter, comme ça, sans raison apparente au point de devenir problématique.  

giphy

Je fais une rétention d’eau de dingue malgré les drainages chez la kiné. J’ai de la cellulite dans le dos et sur les bras !! Glamour, bonjour. 
Je n’ai jamais aimé mon corps mais maintenant je le déteste. Je n’ai même pas l’impression que c’est le mien, il y a comme un décalage entre le moi intérieur et mon apparence. 

Forcément vivant tout cela très mal, j’ai commencé à en parler aux spécialistes que je consulte régulièrement pour un autre souci de santé, mais ils n’y prêtaient pas attention. La réponse la plus courante : “c’est moins inquiétant de grossir que de maigrir“. Super ! Merci le raccourci.

Le mois dernier, je devais voir mon médecin généraliste pour faire le point, on m’avait prescrit des prises de sang mais je voulais absolument qu’il ajoute un bilan hormonal.
Il m’a écouté et a compris mon besoin de comprendre cette prise de poids.

C’est là que le verdict est tombé : Thyroïdite de Hashimoto.

Première impression, le soulagement. J’avais tendance à perdre la mémoire et je commençais à penser que je devenais folle, sans parler de cette envie de dormir, moi, qui avant n’étais pas une grosse dormeuse.

Dysmorphopobie-hyperphagie-hashimoto

Tout s’expliquait enfin !

On se retrouve bientôt pour la suite ;)

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4 Commentaires

  1. VIARRE Céline
    21 novembre 2022 / 9 h 59 min

    Enfin! je me retrouve dans votre descriptif: hyperphagie, tout le temps envie de dormir, sensation de vertiges…et cette fameuse maladie auto-immune d’hashimoto. Merci pour ce témoignage descriptif qui me rassure, mais avez-vous trouvé un équilibre à présent? le traitement est difficilement efficace. Je le complète avec la vitamine D et du sélénium, au risque de choquer mon pharmacien et de recueillir des avis médicaux où soit disant tout est dans ma tête, mais pas dans les résultats des analyses de sang! A en perdre le moral et en accentuant les phénomènes pré cités. Pfff.
    Merci de votre retour éventuel. Sinon belle continuation dans votre parcours.
    Une alliée

    • Jess
      Auteur/autrice
      21 novembre 2022 / 20 h 38 min

      Bonjour Céline,
      Merci beaucoup pour votre message. Alors je suis suivie par un endocrinologue qui m’a mis sous TCaps et je dois dire que ce traitement m’a énormément aidé. C’est la Rolls Royce des médicaments pour la thyroïde, malheureusement pas remboursé mais il en vaut la peine. Trouver le bon praticien aide aussi énormément. Il y en a tant qui ne prenne pas la peine de faire de vraies recherches pour comprendre ce qui cloche. L’alimentation joue aussi un rôle clé dans mon mieux-être.

  2. Stephan
    31 mai 2023 / 13 h 42 min

    Bonjour, je suis également Hashimoto et j’ai fait le choix de m’offrir la médecine fonctionnelle, qui promet de guérir la maladie. C’est un budget mais mes anticorps reviennent à là normal et mon traitement va en baissant. Je dis ça, je dis rien…
    Courage, j’ai été diagnostiquée avec une TSH a quasiment 60, j’ai vécu l’enfer sur terre, vous connaissez certainement!

    • Jess
      Auteur/autrice
      4 juin 2023 / 11 h 33 min

      Bonjour, merci beaucoup pour votre témoignage. Je suis convaincue que la médecine fonctionnelle, l’hygiène de vie, l’alimentation… Tout cela peut grandement aider. Je suis heureuse de voir que vous vivez maintenant mieux la maladie. C’est une très bonne nouvelle, et en effet rien n’est définitif on peut grandement améliorer son état de santé.

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